Se passer d’emballage jetable s’avère mission impossible si on ne change pas quelques habitudes de consommation, à commencer par se détourner des supermarchés. Malheureusement, ces lieux de grande consommation et d’achats rapides se cachent derrière des réglementations hygiénistes pour refuser vos boîtes hermétiques aux rayons découpe.
Pour acheter sans emballage, il faut en revenir aux commerces de proximité où se pratiquent la consigne, le vrac et la confiance entre le client et le commerçant. Revue des lieux où aller pour consommer zéro déchet et soutenir une économie locale.


Ma petite histoire de consom’actrice
Quand j’étais gamine, je trouvais ça super sympa d’aller faire les courses chez Carrefour. Mon frère s’asseyait au rayon livres pendant que j’accompagnais ma mère à travers les allées. Pour nous c’était une sortie, mais pour ma mère c’était plutôt une corvée qui se faisait au pas de course.
Une fois par mois environ, nous étions à la campagne, chez ma grand-mère, et là, nous faisions le marché. C’était LA sortie du week-end, on était donc HYPER CONTENTS d’y aller. En plus, sur le marché il y a des couleurs qui changent avec les saisons, des odeurs alléchantes, des producteurs qui savent parler de leurs produits, des gens que l’on connait et avec qui discuter au milieu de l’allée… Il y a de la vie sur un marché.
En grandissant, j’ai préféré faire le marché. Plus de saveurs, plus d’authenticité, des produits locaux, de meilleur qualité, moins d’intermédiaires et de kilomètres parcouru et la possibilité de se passer d’emballage. Plus tard, j’ai adopté le vrac dans les Biocoop, puis dans les boutiques spécialisées comme Ceci & Cela à Toulouse.
→ Dites-moi en commentaire comment s’est passée votre « éducation » à l’achat et comment vous vous en êtes ou non départi.
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Le marché : acheter en direct aux producteurs locaux

Bien choisir son marché
Faire le marché, oui, mais pas n’importe comment. Sélectionnez un marché de producteurs, avec un maximum de bio, et des prix qui vous conviennent. L’idéal étant d’y aller à pieds ou en vélo.
Le kit zéro déchet pour faire le marché :
- 1 grand panier ou 2 cabas,
- des sachets en tissu et/ou en papier réutilisables,
- des boîtes pour contenir chaque type d’aliment que l’on a prévu d’acheter (ex : 1 pour le fromage, 2 pour la viande, 1 pour le poisson),
- 1 boîte pour satisfaire à l’imprévu (qui s’avère très utile pour ne pas renoncer à un achat ou y succomber dans une version emballée),
- 1 boîte à oeufs (en plastique si vous vous déplacez à vélo),
- 1 sac à pain.
- Pensez à faire la liste de vos besoins avant de partir.
N’OUBLIEZ PAS de ramener les contenants consignés ou réutilisés par vos commerçants producteurs (bouteilles de jus, bocaux à conserve, pots de faisselle, flacons d’huiles végétales…).

Plaisirs et avantages économiques à faire le marché
J’aime aller au marché car c’est un véritable lieu de vie où se crée du contact avec ceux sans qui nous ne pourrions pas manger. Je cherche toujours à acheter en direct au producteur plutôt qu’à des commerçants qui se fournissent au marché de gros par où transitent des denrées venues de toute la France (parfois d’à côté de chez nous) et du reste du monde.
Les avantages que j’y trouve sont divers, à commencer par le goût des produits de saison et locaux que je choisis à maturité. Cela n’a rien à voir avec les fruits cueillis verts vendus par la grande distribution. Je suis heureuse et même fière de donner directement mon argent à un paysan, fermier, producteur ou agriculteur dont le métier est loin d’être simple, d’autant plus quand l’exploitation est en bio.
En achetant l’essentiel et en choisissant des produits bruts à cuisiner plutôt que des produits industriels transformés, je soigne ma santé et maîtrise mes dépense. Les tentations sont moins grandes sur un marché que dans un supermarché aux centaines de références de biscuits, chocolats, yaourts…
J’achète les juste quantités, je ne jette jamais rien au composteur, je mange la peau des fruits et légumes bio, j’avale plus de nutriments et de vitamines et mon corps me remercie en tombant rarement malade, sinon le temps d’un rhume au changement de saison.
Pour maîtriser mon budget, je consomme des légumes bio de saison en grande quantité et des légumineuses françaises. La viande et le poisson sont relégués au troisième plan, après le fromage, car on en consomme une à deux fois par semaine, en privilégiant des morceaux peu chers au kilo.
Adhérer à une Amap

L’Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) permet à tous de soutenir une agriculture locale, paysanne et généralement biologique en souscrivant un contrat qui nous engage sur une période de 6 mois ou un an auprès d’un producteur de légumes.
Les Amap se sont d’abord développées dans les grandes villes où le contact direct avec le producteur est plus rare mais où l’argent circule plus facilement. Les citadins en quête d’une alimentation saine ont trouvé au travers du système des Amap une réponse pratique à leur problématique.
Dans les faits, l’Amapien se déplace une fois par semaine vers le lieu de collecte de son panier et le compose lui-même selon les indications du producteur. C’est un moyen convivial et rapide de faire ses achats de légumes pour la semaine. J’ai personnellement adhéré à une Amap en 2013 et en suis ravie car cela me permet de manger d’excellents légumes bio cueillis à maturité, mais aussi de faire des économies tout en soutenant une famille d’agriculteurs qui subissent les aléas climatiques.
- Pour trouver une Amap près de chez vous, consultez la carte du site Réseau Amap.
- Les prix ne sont jamais les mêmes d’une Amap à l’autre. Vous pouvez tester une Amap en remplaçant un Amapien lorsqu’il est en vacances, pour cela, rapprochez-vous de l’Amap en question (préférez-en une dont les horaires et le lieu de distribution vous arrangent).
- En intégrant une Amap, vous payez une cotisation annuelle à l’association générale qui regroupe toutes les Amap, de l’ordre de 20€.
S'inscrire à La Ruche qui dit Oui !
La Ruche qui dit Oui ! est un système de vente directe qui facilite la mise en relation des producteurs avec une clientèle urbaine par un service en ligne : le site de la Ruche qui dit Oui !. Les producteurs qui utilisent ce service pour atteindre une clientèle urbaine payent « des frais de service qui correspondent à 16,7 % de son chiffre d’affaires hors taxes », comme indiqué sur le site web.
Il existe des centaines de ruches en France, créées et tenues par des personnes qui ne sont pas salariées de l’entreprise mais qui perçoivent un revenu (sous le statut juridique de micro-entrepreneur) pour cette activité, dont le rôle est de trouver des producteurs locaux, d’actualiser leur boutique en ligne hébergée sur le site de La Ruche, d’écrire des emails et de gérer les distributions hebdomadaires.
Pour être client d’une ruche, il suffit de se créer un compte sur le site de La Ruche qui dit Oui ! pour avoir accès aux différentes ruches de France —plus de mille— et découvrir leurs contenus avant de passer une commande. On récupère sa commande le jour de la distribution.
Les différences avec l’Amap :
- Vous pouvez acheter différentes familles d’aliments et de produits à plusieurs producteurs et fabricants installés autour de chez vous,
- Aucun engagement : vous pouvez être inscrit dans une ruche et ne passer commande que les semaines où vous en avez besoin,
- Vous n’êtes pas exempts d’emballage sur certains produits comme la viande ou le fromage,
- Vous ne serez jamais de corvée de distribution, c’est le/la responsable de ruche qui s’en charge en compagnie de quelques producteurs.
Les commerces de proximité et boutiques de vrac

Les commerçants de proximité savent prendre le temps et aiment satisfaire leurs clients. J’ai rarement dû essuyer un refus lorsque je demandais à utiliser ma boîte sans papier, en faisant la tare, pour éviter tout emballage jetable. Au contraire, les commerçants sont contents et encouragent ce type d’initiative.
À chaque denrée son contenant :
- de grandes boîtes en verre hermétiques pour le poisson et la viande,
- des boîtes en inox ou plastique (plus légères) pour le fromage,
- un grand sac pour le pain, un long pour les baguettes (voir ceux de Ti’M fabriqués dans des manches de chemises),
- une boîte en verre hermétique pour tout contenu liquide.
Les boutiques 100% vrac
Elles sont en plein essor en France depuis 2016, autant . Je viens avec des bocaux et des sachets en tissu pour acheter tous mes ingrédients secs type pâtes, amandes, fruits secs, farines, purée d’amande, thé, etc. Quand un produit n’est pas vendu en vrac, il est proposé dans un emballage recyclable (comme le papier toilette recyclé) ou dans des bocaux consignés.
Les magasins bio
Les enseignes spécialisées dans le bio ont généralement un large rayon de vrac. L’enseigne Biocoop en particulier propose beaucoup de farines, de sucres, de légumineuses, de fruits à coques et des biscuits en vrac.

Vrac : ce que dit la loi
Il faut se référer au règlement européen pour la protection sanitaire des consommateur n°852 / 2004 pour obtenir les informations nécessaires. Un commerçant est tenu d’accepter d’utiliser le contenant de son client dès lors que l’objet est propre. Comme souligné dans le livre Toute une année zéro déchet de Chloé Metahri, il s’agirait en réalité d’un vide juridique. Dans tous les cas, une discussion ouverte et souriante avec votre commerçant devrait vous permettre de le convaincre d’utiliser votre boîte.
J'espère que ces partages d'expériences et de solutions existentes vont vous aider.
N'hésitez pas à partager dans les commentaires vos conseils pour acheter sans emballage!
Lucie Paimblanc
Je suis Lucie Paimblanc, coach de vie certifiée et professeure de yoga à Toulouse et en ligne. Retrouvez mes actualités sur https://www.instagram.com/lagrandeaventuredetresoi/ et sur mon site https://www.luciepaimblanc.com/ À bientôt !
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Une petite précision sur La Ruche qui dit Oui… Ce n’est pas aussi « rose » qu’on pourrait le croire.
Voici un article pour vous éclairer : https://www.amapbiodevant.fr/blog/actualites/reseau/attention-une-amap-na-rien-a-voir-avec-les-principes-de-ruches/
Merci pour ce partage. Avez-vous lu l’enquête de Reporterre qui apporte une sorte de réponse à cette attaque des Amap ? Voici le lien : https://www.reporterre.net/La-Ruche-qui-dit-oui-uberise-t-elle-le-systeme-Amap
« On s’en fout de ce que pense la personne derrière le comptoir. » ??????…ben, moi, je m’en fous pas…et s’il n’a pas envie de refaire la tare de sa balance à chaque client, je le comprends…et comme je n’ai pas envie de payer le bocal au prix de la côte de veau ou du stilton…je prends les papiers et ils savent que je refuse les sacs en plastique depuis toujours.
Effectivement, ne plus mettre les pieds dans un supermarché (ou dans une supérette…ou dans certains rayons des magasins bio,ça ça fait diminuer les déchets….enfin, j’imagine, vu que je n’y vais pas….mais comme je ne sors la poubelle que les 36 du mois, je le suppose quand je vois ma rue, pleine de poubelles pleines deux fois par semaine…et tout ça en faisant les courses sans bocauxl…Parce qu’ici, même les associations bio ne veulent pas le faire…et je trouve que c’est leur droit…on peut réutiliser les sachets en papier et c’est pratique, en fait..ça évite de se trimballer 3kg de bocaux en verre lourds car on peut faire ses courses à pied, pour encore moins de déchets…
Je vois que je ne suis pas la seule à avoir sursauté à la phrase de Béa Johnson 😉 Disons que je l’ai prise comme une réflexion qui me pousse à ne pas me focaliser sur ce que les autres pensent de moi et de mes choix (elle répondait justement à ma question: « vous n’avez pas peur qu’on vous trouve bizarre? »). C’était une réponse un peu provoc’ de la part d’une femme qui a confiance en elle et en ses démarches -et tant mieux, c’est une qualité. Mais bref, je suis allée une seule fois chez le boucher avec des contenants. Plutôt que de les tarer, il a pesé les morceaux de viande sur un papier qu’il a eu l’intelligence de ne pas jeter mais d’utiliser pour le client suivant. Je lui demanderai la prochaine fois s’il peut tarer la boîte car sur nos balances ménagères il n’y a rien de compliqué, mais peut-être que sur les balances professionnelles ça l’est un peu plus. Mais on m’a déjà dit qu’il n’y a qu’à appuyer sur un bouton donc bon, rien de sorcier!
Sinon, je fais comme vous: j’ai toujours des sachets en papier et un tote bag avec moi, et je n’ai pas attendu la législation française pour dire non aux sacs plastiques à la caisse 😉
Pour l’utilisation des bocaux, c’est souvent une perte de temps pour les boutiques car il faut passer une première fois en caisse pour faire peser chaque bocal vide. Cela fait deux files de clients: ceux qui pèsent à l’entrée du magasin et ceux qui payent avant de partir… C’est une nouvelle organisation à prendre mais avec le déploiement de boutiques 100% vrac, je pense que ça va aller en se simplifiant. Et franchement, j’ai découvert ça récemment et je trouve que c’est super pratique quand on peut y aller en voiture ou en scooter, on fait le plein pour le mois et on gagne du temps à ne pas tout déballer et mettre dans les contenants une fois à la maison, c’est top!
…voui…ce n’est pas tant pour ce qu’on pourrait penser de moi que pour ne pas compliquer la vie des gens. Ici, le boucher doit être bon, car il y a souvent du monde, donc rallonger les temps de queue (ce matin, il y avait 3 personnes), introduire je ne sais quelles poussières, microbes et bactéries sur sa balance, car mes bocaux serait au fond du panier qui recueille poireaux, carottes et navets sans sachets…vu ce que je sais de la cohabitation poireau- côte de porc dans une cuisine de restaurant, je ne l’imposerait à personne d’autre qu’à moi….et encore, je serais capable de laver les bocaux avant de les remettre dans le tiroir. Sans compter que parfois, je rachète du riz alors que le bocal n’est pas vide, mais qu’il n’en reste pas assez, et je suis bine contente d’y aller avec le sachet marqué « riz ».
Autant le vrac et les bocaux à la maison, je pratique depuis plus de 16ans…mon premier biocoop vendait en vrac, au moins certaines choses…autant aller ennuyer les commerçants qui ne pratiquent pas avec ça, je ne m’en fous pas.
Et pour avoir posé la question et regardé autour de moi, personne ne pratique dans le coin presque tout bio où je vis.
J’ai vraiment du mal à adhérer à cette histoire de courses avec bocal, car je fais toutes les courses à pieds.
Surtout quand je lis qu’on tente de l’imposer en supermarché…temple des emballages, s’il en est…
Le tout est de trouver ce qui marche pour vous et vous êtes visiblement déjà très écolo. Si les bocaux sont une bonne solution pour certaines personnes, tant mieux! Mais beaucoup de gens utilisent des sachets en papier ou des sacs lavables en tissu pour faire leurs achats, et c’est tout aussi bien que les bocaux 🙂
Bonjour et bravo pour votre blog, très agréable à lire
Ici, le sans emballage a été l’étape 1 😉 mais pas forcément si simple si on y va la « fleur au fusil » ^^
Bonjour, bonjour et merci! ? Je suis en vacances en ce moment et pas toujours facile d’acheter en vrac, par manque de vrac parfois. Vivement que les choses aient évoluées. À bientôt !
Je suis peut-être un peu en retard vu la date à laquelle l’article a été publié… Néanmoins je tiens à préciser que ma mère a été producteur chez une ruche qui dit oui et a trouvé ça légèrement moyen, de son point de vu de fabricante.
Sinon je suis une fervente partisane du marché, au seul bémol que je n’arrive jamais à savoir si je me fais arnaquer sur les prix ni à savoir si les produits sont bios. A part ça faire le marché est très agréable, on adore y aller avec ma copine.
En tout cas tu me motive à aller faire mes courses en vrac et à la Biocoop, qui sont quelque chose que je fais occasionnellement.
Bizouilles !
Merci Clarisse pour ton témoignage, les expériences sont toutes bien différentes, c’est intéressant. Bon week-end ! 🙂
Bonjour , et merci pour cet article super complet!
Je suis de Toulouse aussi, à quelle AMAP est-tu inscrites?
Hello! Je suis à celle de la radio FMR, je crois qu’il reste 1/2 paniers de dispo si elle t’intéresse 🙂
Bonjour Lucie, j’ai découvert ton blog hier grâce à grisette, j’aime beaucoup! Je suis de Toulouse aussi, et cet article m’a fait pensé au drive tout nu, tu connais? Ledrivetoutnu.com
Tinkiet pas, y a rien de sexual dedans!!?
Coucou ! Oui je connais très bien, c’est une super initiative, j’adore !
Coucou !! J’ai une question sur les magasins de vrac : comment reçoivent-ils leur denrées. Ne doivent-elles pas être emballées à un moment ou un autre ?
Coucou, ça arrive emballé dans des grands contenants en carton et plastique.
Bonjour,
Je pense que de nombreuses personnes voient l’utilité du zéro emballage,
mais tant que ca ne sera pas proposé par les grands magasins l’impact restera limité.
On vie dans un monde schyzophrène, on nous propose des pommes bio emballées sous cellophane par 4 à coté de pomme avec pesticide en vrac.
Personnellement, j’ai un maraicher près de chez moi et un marché fermier.
Merci pour ton article en espérant que les mentalités évoluent.
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