Je ne vous apprends certainement rien si je vous dit que notre ministre de la transition écologique, Nicolas Hulot, souhaite que la France n’immatricule plus de voiture neuve à moteur thermique en 2040. Mais saviez-vous que la Norvège vise cet objectif pour l’horizon 2025 ? J’ai passé 24 heures à Oslo début juillet pour tester les modèles hybrides et électriques de Volkswagen, et surtout découvrir l’exemple de la Norvège en matière de voitures zéro émission. Comment y parvenir en seulement sept ans? Voici les leviers qu’utilise notre voisin nordique, dont on pourrait bien s’inspirer.
L’adieu aux voitures à moteur thermique en 2025 :
pourquoi la Norvège va réussir son pari
1 – Un pays vert et bleu, des habitants écolos
Passer des projets de lois pour la protection de l’environnement est plus simple quand la population se sent directement concernée. Or, le territoire est favorable au développement de la fibre écologique en Norvège : la nature est partout et domine l’homme ! Quand le pays n’est pas sous la neige (6 mois de l’année), le soleil fait renaître une dense et très belle verdure autour des milliers de lacs, plus où moins vastes, répartis sur tout le territoire (5% de la superficie du pays est couverte d’eau !). La plus grande ville de cette monarchie, Oslo, ne compte que 650.000 habitants intramuros (alors que nous sommes près de 500.000 à Toulouse), et le nord du pays est plus habité par les animaux que par les humains. Sur cette terre septentrionale qui va du -15°C l’hiver au 25°C l’été, les hommes semblent en avoir pris conscience de la petite place qu’ils occupent dans l’immensité de la nature.
2 – Des aides gouvernementales, régionales et municipales
Pour atteindre leur objectif en 2025 d’immatriculer uniquement des véhicules zéro émission, la Norvège s’engage à différentes niveaux politiques. A l’échelle nationale, les clients de voitures à batterie électrique bénéficient en 2017 d’avantages financiers qui font rêver les Français. Bertrand Sillon, responsable d’équipe projet chez Harald A. Moller, le distributeur de Volkswagen dans le pays, nous a détaillé les aides pour les achats de voitures à batterie électrique, mentionnons les suivantes :
- Suppression de la taxe à l’immatriculation qui compte pour environ 45% du prix d’un véhicule thermique;
- Cette même taxe est diminuée pour les achats de voitures électriques de société ;
- Ajoutez à cela l’abattement de la TVA et des taxes d’import ;
- Gratuité des péages urbains et autoroutiers (aides régionales) ;
- Gratuité des parkings et circulation autorisée dans la file réservée aux bus dans certaines municipalités ;
- Certaines villes financent des bornes de recharge publiques.
3 – Un bon réseau de bornes de recharges à énergique hydrolique
Le nerf de la guerre pour les propriétaires de voitures électriques est de trouver facilement des bornes ou stations de recharge. Le gros atout de la Norvège (que la France ne pourra malheureusement pas reproduire) est avant tout de pouvoir utiliser ses généreux lacs pour produire de l’électricité verte, laquelle, vous l’aurez compris, nourrie les voitures électriques du pays. La Norvège compte plus de 2.000 stations de recharge, presque 9.000 bornes de recharge (dont 90% sont publiques), et 2.220 bornes de recharge rapide. La recharge est gratuite aux bornes publiques et de 0,25 € la minute aux autres bornes.
Les leçons à tirer de l’expérience norvégienne
Développer le marché de l’électrique sans investir dans un bon maillage du territoire en bornes de recharge équivaudrait à se tirer une balle dans le pied. Par ailleurs, le gouvernement a dû faire preuve de générosité au travers des différentes aides et incitations commerciales. Enfin, dernière cause du succès norvégien : adopter la stratégie de la table ronde. L’Etat a su discuter avec tous les acteurs du marché de l’électrique (entreprises, importateurs de voitures électriques et sociétés productrices d’énergie) pour définir des objectifs réalisables et souhaités par tous. Cette collaboration main dans la main n’est sans doute pas si évidente à mettre en place mais semble avoir fait ses preuves en Norvège, sur le podium des marchés mondiaux de l’électro-mobilité.
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Lucie Paimblanc
Je suis Lucie Paimblanc, coach de vie certifiée et professeure de yoga à Toulouse et en ligne. Retrouvez mes actualités sur https://www.instagram.com/lagrandeaventuredetresoi/ et sur mon site https://www.luciepaimblanc.com/ À bientôt !
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25 janvier 2017
C’est top que que tu aies pu tester des voitures hybrides et électriques ! 😀 La Norvège me fait rêver, j’ai l’impression qu’ils sont en avance sur tout en matière d’écologie (et de manière générale aussi) !
Est-ce que le nombre de bornes de recharge comprend les superchargers de Tesla ou uniquement les bornes universelles?
J’ai perdu la source mais j’avais lu quelque part que la Norvège revendait son pétrole et utilisait cet argent pour le réinvestir dans les énergies dites « propres ». Certains critiquaient cette façon de faire car pour eux c’était déplacer le problème ailleurs. D’un côté, je suis d’accord, d’un autre je me dis qu’au moins ils ont compris les enjeux écologiques mais aussi économiques actuels.
C’est une utopie que de penser pouvoir se passer du pétrole comme ça du jour au lendemain, et quitte à devoir en acheter autant en acheter à un pays qui réinvestit ses recettes de manière intelligente – ça montre aussi qu’ils y sont moins dépendants… Mais au moins la Norvège a compris que sans être idéaliste et/ou utopiste, il fallait se bouger si on voulait faire de la planète un endroit plus sain pour vivre.
Bref, ça m’fait rêver, merci pour cet article :’) ♥
Hello Mélanie !
Intéressante, ta réponse, je ne savais pas cela de la Norvège mais personne n’est tout blanc (sauf peut-être les ours polaires ;p). Merci pour les infos à creuser.
Je ne saurais pas répondre à ta question car je n’ai pas eu le détail de cette information. Les Tesla nécessitent des bornes différentes des autres voitures ?
Je ne m’avance pas trop car je n’ai pas réussi à retrouver l’article donc je garde 1% de doutes haha. Oui je suis tout à fait d’accord. C’est typiquement comme lorsque les gens disent de telle ou telle personne qu’elle n’est pas écolo parce qu’elle ne fait pas tout 100% parfaitement…
Les Tesla peuvent être rechargées à toutes les bornes classiques mais en revanche elles disposent d’un réseau de superchargers qui leur est propre et inaccessible aux autres véhicules électriques. C’est une charge beaucoup plus rapide et de surcroît gratuite (dans la majorité des cas) 🙂
Aaah, je comprends mieux pour Tesla. Il y a un réseau de bornes à recharge rapide en Norvège, peut-être que ça ler convient !
arrêtons de rêver on n’a pas de leçons a recevoir d’un pays 2eme exportateur de poissons (pêche et élevage avec des produits toxiques) 4eme exportateur de pétrole et en plus pêcheur de baleines
Hannnnn, qu’on aurait bien voulu etre de la partie !!
Pour le coup, nous avons franchi le pas du full électrique en France il y a 2 ans et demi et en ce moment, nous réfléchissons à la remplacante de notre Zoé ^^ Le choix va etre compliqué 🙂
Forcément, tu prèches des convaincus. Nous sommes d’ailleurs passés à Enercoop pour que notre consommation d’électricité soit compensée par l’injection dans le réseau d’électricité à énergie renouvellable. Nous aimons à penser que ces « surcouts » permettent le développement d’alternatives viables.
Affaire à suivre
Vous êtes au top ! Il va falloir que je passe à Enercoop aussi, je vais en parler à mon copain 😉
Effectivement, très intéressant ! Mais les habitants de ce pays, comme les autres pays nordique et l’Islande sont proches de la nature et la nature leur rend bien en leur permettant de disposer de moyens de produire de l’énergie renouvelable.
Certes, en France on pourrait le faire également si nous n’avions pas de lobbys qui profitent des opportunités…ou des opportunistes qui profitent des lobbys. L’éolien en est la parfaite démonstration. Il pousse des éoliennes partout, mais qu’elle est le bénéfice écologique. Au départ, inexistant, le parcours des éoliennes (en morceau), l’installation (pied béton surdimensionné)…
Bon, c’est mieux que rien mais il nous manque la prise de conscience qui nous ferait réfléchir au problème dans sa globalité.
On avance avec l’autoconsommation du voltaïque et peut être d’autres à réfléchir. Mais tant que l’on pensera monnaie plutôt que nature, on ne pourra rien faire.
L’exemple de la Norvège est simpliste et reducteur. Nous avons un pays peuplé de 5 millions d’habitants avec 1800 communes et un reseau routier de 90.000 km
En France, nous sommes 67 millions d’habitants, nous avons 36.800 communes et un réseau routier de 1.000.000 de km …
On ne parle pas de la même chose
Et cerise sur le gâteau, le revenu mensuel en Norvège est de 6.000 euros contre 2.400 en France …
C’est tout de suite plus facile de passer à la voiture électrique dans ces conditions, non ???